« Dans la mesure où vus êtes une femme, votre place, n’est pas dans notre établissement »
On est en 1997, j’ai 17 ans et je viens de prendre LA claque de ma vie.
Cette phrase est issue d’un lettre que j’ai reçu d’un IUT en hygiène et sécurité, lorsque j’ai postulé pour intégrer leur école.
C’est vrai, j’avoue j’avais un rêve : devenir pompier comme papa.
Etre pompier pour sauver des vies, pour me sentir utile, pour conduire les camions, pour travailler en équipe…
Vous n’imaginez pas la colère que cela a déclenché en moi.
Une colère contre les hommes, contre le système
Et c’est là, qu’est apparu en moi cette douce voix à l’intérieur de ma tête, répétant
« ah ouais, c’est ça je ne peux pas faire le métier qui me plait parce que je suis une fille, et bien je vais vous montrer de quoi je suis capable »
C’est alors, que j’ai commencé à vouloir faire tout toute seule, sans l’aide personne et surtout sans l’aide des hommes.
Je voulais prouver que j’étais capable de faire des choses, même si j’étais une femme.
Je suis devenue autoritaire, voire castratrice avec les hommes.
Je voulais montrer ma force, ma puissance du haut de mes 1,52m
Une guerrière était née
J’ai tenu ce rôle pendant de 20 ans, et puis je me suis rendue compte que cela ne rimait à rien, que ce combat n’était pas le bon.
J’ai pris du recul et j’ai fini par remercier cet IUT, car je n’aurais jamais pu être pompier. Je n’aurais pas supporter de voire toutes ces catastrophes, ces décès, ces accidents, ces drames…
Je me suis rendue compte qu’il y avait du bon à être écoutée, soutenue, épaulée par les hommes et qu’ils n’étais pas tous des gros c…..d
J’ai appris à être douce avec moi et avec les autres.
Je n’ai plus envie de prouver à qui que ce soit que je peux le faire toute seule.
J’ai compris qu’être une femme était un vrai cadeau
Aujourd’hui, je sais, qu’il y a du bon dans chacun, que nous soyons une femme ou un homme
Et vous, quelle injustice vous a fait grandir ?
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